Voilà déjà quatre ans qu’a débuté la Révolution française. L’abbaye d’Orval est aux frontières de la France et de l’Empire. Elle est exposée au vandalisme, aux destructions des révolutionnaires car la République a décidé de confisquer les biens de l’église.Les troupes du général Louis-Henri Loison font route vers Orval pour y enlever métaux, céréales, œuvres d’art.Bref tout ce qui présente une valeur.

Originaire de Damvillers une bourgade française proche de l’abbaye, Loison connaît les lieux. Encore sous-lieutenant en 1791, en mai 1793, il accède au grade d’adjudant-général. Un mois plus tard, le 23 juin 1793, l’abbaye d’Orval flambe.

Les destins croisés de l’abbaye et du capitaine

Georges Jacquemin Ecrivain Gaumais d'HoudrignyC’est à ce moment précis de l’histoire que la créativité de Georges Jacquemin a donné vie à un petit monde de soldats mais aussi de pillards. Un exercice titré « Révolutions » dans le genre duquel l’écrivain gaumais d’Houdrigny excelle.

Surtout depuis qu’il s’est illustré dans « La troisième personne », un ouvrage décrivant avec sensibilité la relation platonique entre l’empereur d’Autriche François-Joseph et l’actrice Katharina Schartt, fin du XIXe, début du XXe siècle.

En juin 1793, du côté de l’abbaye d’Orval, c’est en compagnie d’un capitaine français athée amoureux d’une vivandière que Georges Jacquemin emmène le lecteur. Un capitaine athée qui aimerait que ce trésor d’architecture qu’est l’abbaye soit épargné alors que s’exprime la fouge révolutionnaire des soldats et la rancœur des paysans vis-à-vis de moines dont ils jugent la vie par trop « confortable ». Et que va-il advenir du capitaine au moment même où les murs abbatiaux vont s’écrouler ?