Le Soir - Samedi 30 août 2003 - Jean-Luc Bodeux

Villers-devant-Orval - Le home St-Jean-Baptiste dépasse l'âge de ses hôtes

Centenaire, mais alerte * Ce home fête aujourd'hui ses 100 ans. Né grâce à une donation, son statut a évolué au fil des ans. Place désormais à une nouvelle construction.

Un siècle. Le home St-Jean Baptiste de Villers-devant-Orval fête ce samedi ses cent ans, à l'image de quatre de ses pensionnaires, qui ont fait de même ces dernières années...

Si les maisons de repos sont aujourd'hui de plus en plus nombreuses, vu l'augmentation du nombre des aînés, et de plus en plus confortables, on devait en être aux bases du concept, voilà un siècle. Le home de Villers, appelé alors hospice, doit d'ailleurs être un des premiers en province de Luxembourg.

Il a été créé grâce à un généreux donateur, Jean-Baptiste Kaussen - d'où le nom du home- qui légua à la commune tous ses biens, estimés à 50.000 F à l'époque (1888), dans le but de créer un hospice destiné aux vieillards, enfants pauvres et orphelins, aux estropiés et dartreux.

Quinze ans plus tard, la commission chargée d'administrer les biens décida d'ouvrir l'hospice, sa gestion étant assurée par des soeurs de la Doctrine chrétienne venues de Nancy, appelées à la rescousse par le bourgmestre. Ce fut la première apparition de religieuses de cette congrégation au Luxembourg.

Six ans plus tard, l'hospice déménagea dans un immeuble plus vaste, l'actuel home, qui pouvait accueillir 40 pensionnaires. Ce home fut ensuite géré par la commission d'assistance publique, avant que n'apparaissent les CPAS et la fusion des communes, St-Jean-Baptiste tombant alors dans l'escarcelle de la commune de Florenville.

Toute cette histoire est racontée en détail dans une belle brochure réalisée pour cet anniversaire, les informations étant extraites des journaux de bord des religieuses qui évoquent leurs souvenirs, l'évolution du travail, les années de guerre, etc.

Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une religieuse au home de Villers, parmi la cinquantaine de personnes employées. Les 80 lits, dont 35 MRS, sont occupés et la liste d'attente est longue, avec des cas de plus en plus lourds. En 1998, huit appartements de 3e âge ont été créés.

Et ce n'est pas tout. Pour 2010, explique Jean-Claude Moncousin, président du CPAS, nous devons moderniser notre home qui ne correspond plus aux normes (salle de bain individuelle, etc). On avait songé à un reconditionnement, mais il est apparu que la dalle du bâtiment ne supporterait pas les travaux. On a dès lors décidé de faire du neuf. Ainsi naîtra le concept de « cantous », soit un ensemble de quatre cellules de 15 lits, disposés autour du lieu de vie commun. Ce cantous sera réservé aux gens désorientés et aux malades atteints d'Alzheimer. La vieille aile continuera à accueillir certains lits, plus des salles administratives et de kiné. Mais une partie sera condamnée, en attendant un autre projet.

Le coût des travaux est estimé à 5 millions d'euros, dont 50 % de subsides. Le reste sera à charge du CPAS qui gère par ailleurs une maison de 80 autres lits, la Concille, à Florenville. C'est pourquoi ce CPAS a un budget si important (5,5 millions d'euros) par rapport à celui de la commune. Une situation exceptionnelle au Luxembourg. Mais désormais, on est parvenu à stabiliser l'intervention communale, relève le président du CPAS. Une situation qui doit rester telle quelle jusqu'en 2006, au moins.·

PROGRAMME

Samedi 30 août. Dès 10 h 30 : messe du centenaire, avec le groupe vocal « Les copains d'abord ». A 12 h 15 : allocutions, apéritif, repas campagnard, expo artisanale des pensionnaires du home, de photos d'époque, etc.

13, 14 et 15 septembre. Dans le cadre des Journées du patrimoine, expo au home d'objets mérovingiens découverts dans le jardin du home, lors de la mise au jour de tombes, fin du XIXe (bijoux, épées, couteaux, etc.), exposés d'ordinaire au Cinquantenaire à Bruxelles. En sus, expo à l'école du village, dans une habitation privée et aux anciennes forges d'Orval.

Brochure du centenaire. En vente au SI de Florenville et à l'abbaye (10 euros).

Le home St-Jean-Baptiste dépasse l'âge de ses hôtes Centenaire

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