L’orval est trop demandé, il doit être mieux dégusté

• Dominique ZACHARY - Lundi 24 Décembre 2012

Mercredi  19 décembre, 11 h 30. Des dizaines de visiteurs francophones et néerlandophones attendent tous, l’Orval à la main, dans la grande salle des États de Luxembourg, un bâtiment rescapé des affres de la Révolution française dans le périmètre de l’abbaye d’Orval.

On sent l’ambiance conviviale, beaucoup de ces hôtes de l’abbaye se connaissent et s’apprécient. On se donne une tape amicale dans le dos. Les invités du jour sont des ambassadeurs, patrons de cafés, tavernes ou restaurants qui sont récompensés pour leur service de l’orval.

Trois critères pour être Ambassadeur

Durant trois jours en décembre et ce depuis la première édition en 2002, la brasserie d’Orval met à l’honneur ses meilleurs Ambassadeurs, ceux qui ont le mieux respecté les trois critères : présence, service et créativité.

La présence est la visibilité d’Orval dans l’établissement concerné, grâce à différentes décorations typiques d’Orval, plaques émaillées, miroirs, verres Montgaillard, etc.

La qualité du service est le deuxième critère requis. Le vrai amoureux d’Orval doit avoir le choix entre un orval frais ou tempéré, un orval jeune ou vieux de plus de 6 mois. Il doit bi en sûr recevoir un verre propre et sec pour sa dégustation et si ce divin breuvage est accompagné de morceaux de fromage d’Orval, c’est encore mieux!

Fini l’événementiel

Jusqu’à l’an passé, le 3e critère pour obtenir le label ambassadeur d’Orval était la créativité, c’est-à-dire l’organisation de promotions ou d’événements autour de l’orval tout au long de l’année. Le cafetier intéressé recevait même un kit contenant des outils de communication.

Mais on sait que la demande d’orval de la part des consommateurs est trop élevée aujourd’hui par rapport à l’offre disponible. «Nous avons beaucoup investi au cours des dernières années dans la brasserie et notre production maximale atteint 67 000 hl par an. Nous nous en tenons à ce quota et respectons le souhait de la communauté monastique de rester sur le site de l’abbaye et de ne pas envisager une délocalisation sur un zoning industriel», déclare François de Harenne, le directeur commercial de la brasserie d’Orval.

En conséquence, pour mieux réguler l’offre et la demande, la Brasserie demande désormais à ces Ambassadeurs ou postulants Ambassadeurs de ne plus créer d’événement autour de l’orval. «À la place, nous leur demandons plutôt de mettre en avant une bonne connaissance du produit, de son processus de fabrication, de la brasserie, de l’histoire de l’abbaye», précise François de Harenne.

«L’orval est un produit de convivialité, une bière qu’on prend le temps d’apprécier par la dégustation, renchérit Frère Xavier, administrateur-délégué de la Brasserie. Au lieu de l’événementiel, nos Ambassadeurs seront invités durant toute l’année à faire du travail de fidélisation autour du produit, de privilégier sa connaissance.»

Un premier courrier de la Brasserie d’Orval, il y a quelques semaines, avait suscité quelques inquiétudes auprès de certains Ambassadeurs. Mais après ces trois journées de réception à l’abbaye, la bière a coulé et le climat de confiance conforté. «Il faudra simplement qu’on soit un peu plus studieux afin de bien connaître l’orval et toute son histoire! Il paraît qu’on pourra être interrogé à n’importe quel moment dans l’année», nous dit un cafetier, sourire aux lèvres.

Retrouvez une double page complète avec l'interview du Frère Xavier, l'administrateur délégué et de François de Harenne, directeur commercial, ainsi que l'vis des lauréats de la grande distrinction des ambassadeurs plus d'autres inforrmations dans l'Avenir de ce lundi 24 décembre